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Le blog de Philippe Bensimon
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20 janvier 2008

Communication politique — Nicolas Sarkozy — Crédit d'image et "cent jours de grâce" — image en baisse

Le 12 janvier, sous le titre "Mercredi noir de la communication politique", j'écrivais quelques lignes sur les fautes commises en début de semaine par Nicolas Sarkozy. L'accumulation de ces fautes depuis la soirée au Fouquet's est en train de se retourner, de manière prévisible, contre leur auteur. Un sondage publié ce matin montre une nouvelle perte d'un point (Sarkozy est à 47 % dans les sondages). C'est aussi la première fois que le président passe en dessous de son premier ministre dans le baromètre de la popularité. Cela montre que l'utilisation quantitative des médias n'est pas suffisante : un minimum de qualité dans la communication est nécessaire. Mieux vaut très peu communiquer (Fillon — même si ce n'est pas ce que je recommande) que mal communiquer. Aujourd'hui, tout est devenu message. Et le contenu de ce message doit être très étroitement surveillé, par un contrôle a priori. Les analystes du sondage publié ce matin parlent du faste des vacances présidentielles face à la baisse du pouvoir d'achat des Français. Ca me fait beaucoup penser à une faute de management classique, celle du patron d'une GSSB (grande surface spécialisée dans le bricolage), garant sa Ferrari sur le parking à côté des voitures de ses clients et de ses employés. Même faute, même punition. Le problème maintenant va être de savoir combien de temps le président va mettre pour remonter dans les sondages. On sait qu'il faut du temps pour construire une image, quelques instants pour la détruire. Les "cent jours d'état de grâce" reflètent le "crédit d'image" dont dispose généralement un élu (presque par définition). Ces cent jours doivent être mis à profit. Une fois ce "crédit" épuisé, on fait les comptes et on voit si l'élu a tenu les promesses du candidat. A mon avis — je peux me tromper — la cote de popularité de Sarkozy devrait encore baisser un peu dans les mois qui viennent. Ne serait-ce que parce que je crois peu à la promesse faite hier aux marins-pêcheurs de supprimer les quotas de pêche. Je vois mal l'Union Européenne accepter que la France mette à mal les quotas de pêche de manière unilatérale et détruise au profit de ses seuls ressortissants une bio-diversité qui fait partie du patrimoine de tous. Ca ressemble beaucoup à la promesse mainte fois répétée des candidats français à la présidence de baisser la TVA dans la restauration à 5,5 %. En tout cas, ce n'est pas avec ce type de promesse qu'on peut espérer se maintenir sur le long terme. Tous au plus peut-on espérer calmer un temps quelques esprits crédules — les mêmes qui ont cru que les impôts allaient baisser de 35 % sur la foi d'un autre candidat, ou que le nuage de Tchernobyl s'était arrêté à la frontière. Certains en meurent aujourd'hui. Le but de ce blog n'est pas de faire de la politique, mais d'observer la façon plus ou moins habile dont est conduite celle-ci. Force est de dire, à moins de deux mois des élections municipales et cantonales, qu'on pouvait espérer mieux. Une partie de l'électorat vote traditionnellement pour le "candidat du président". La baisse de popularité de celui-ci coûtera inévitablement des voix à la droite. Ph. Bensimon
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