Rédiger un texte ou un discours — quelques règles à respecter

Comment rédiger un texte ? C'est une des questions qui reviennent le plus souvent. S'il s'agit d'un texte destiné à la lecture, les règles a suivre sont celles du marketing direct. Affinées, peaufinées depuis plus d'un siècle, aux USA d'abord, dans les pays d'Europe ensuite, elles constituent un corpus incontournable. Les appliquer constitue un critère d'efficacité toujours constaté. Pensez qu'en marketing direct, chaque mot, chaque tournure, chaque accroche compte, et qu'il en va de même du rythme des phrases. Chaque faute est sanctionnée immédiatement par des commandes perdues. En marketing politique, la sanction sera des voix perdues. Parmi ces règles indispensables : utiliser des mots courts, un vocabulaire simple, des phrases courtes, sans cesse relancer l'intérêt du lecteur, utiliser des accélérateurs, etc. Les mêmes règles s'appliquent à l'écriture d'un discours destiné à être prononcé. Relisez les discours de De Gaulle, Churchill, et de tous les grands orateurs du passé. Une difficulté supplémentaire apparaît dans l'exercice oral : un bon discours ne doit pas être lu. Eisenhower, sur les conseils de ses agences de communication, a été un des premiers aux USA à renoncer à lire ses discours lors de sa campagne de 1952. En France, De Gaulle a été, à la fin de sa carrière, un des premiers à faire de même. Et l'une des forces de Chirac a été l'introduction par sa fille des prompteurs dans ses discours. Lire un discours, lorsque c'est visible, donne toujours l'impression regrettable d'un manque de conviction, voire — et c'est pire — que l'orateur lit le texte d'un autre. De plus, beaucoup d'orateurs passent à côté du fait que la langue écrite n'est pas la même que la langue orale. En résumé : — un texte destiné à être lu doit être écrit ou rewrité par des gens ayant travaillé sur les techniques du marketing direct et appliquant celles-ci ; — un discours destiné à être dit doit être écrit de façon encore plus simple, voire ne pas être écrit du tout. Rien n'est plus soporifique qu'un discours lu à une tribune devant un public peu motivé. Or, c'est justement ce public qui est visé.