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Le blog de Philippe Bensimon
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30 avril 2008

Pouvoir d'achat — Prix des carburants en Suisse et en France

pompessence1 Aujourd'hui le prix moyen du litre de super 95 en France est d'à peu près 1,40 €. Un prix qui ne cesse d'augmenter. Personnellement, je trouve cela assez extraordinaire. J'ai la chance de me rendre très souvent à Genève. J'y payais mon carburant (SP95) à l'automne 2007 dans une station Tamoil — rien à voir avec une grande surface ! — 1,76 CHF (CHF = franc suisse) le 25 octobre dernier. Depuis, dans la même petite station-service, je l'ai payé 1,83 CHF le 6 décembre, 1,81 CHF le 27 décembre, 1,79 CHF le 22 janvier, 1,77 CHF le 15 février, 1,81 CHF le 3 avril 2008. Le 18 avril 2008, il y a quinze jours, le carburant est passé à 1,83 CHF, soit en gros 1,20 € le litre ! (en fait, le même prix qu'au début du mois de décembre). Très gentiment, la caissière, au moment où j'ai payé mon plein, m'a tendu une carte de fidélité me donnant droit à un rabais de 10 CHF pour 400 litres de carburant achetés. Soit un rabais supplémentaire de 2,5 centimes de franc suisse par litre de super 95, qui fait plus que compenser la hausse de 1,10 % (!) que je venais de subir... Que montrent ces relevés ? 1. l'augmentation du prix des carburants en Suisse entre le 25 octobre 2007 (point le plus bas de mon relevé) et le 18 avril 2008 a été de 3,97 % (contre 5,26 % en France). 2. ce prix varie dans les deux sens : on payait en Suisse le 18 avril le même prix qu'au mois de décembre, mais inversement, en février 2008, le prix du carburant était revenu pratiquement à son prix d'octobre 2007. Pourquoi le carburant augmente-t-il plus vite en France qu'en Suisse ? Sont-ce les réserves pétrolières de la Suisse, ses champs pétrolifères inépuisables et les immenses nappes d'hydrocarbures qui stagnent sous le lac Léman qui lui permettent d'avoir des prix plus stables ? A défaut d'installer des derricks sur les berges du lac, ce sont les idées qu'il faudrait creuser. A commencer par la TIPP : cette taxe fixe de 0,6069 € par litre de SP représente certes une manne pour le gouvernement (environ 25 milliards d'euros, je n'ai pas les chiffres de cette année). Elle est surtout un impôt injuste sur un produit de première nécessité, qui touche de plein fouet les plus défavorisés. Avec un niveau de taxe plus raisonnable, le gouvernement pourrait redonner un peu de pouvoir d'achat aux Français. Il y a tout juste un an, plus de quatre Français sur cinq souhaitaient la suppression de la TIPP. En fait, l'équation du pouvoir d'achat est simple : les Français sont asphyxiés par une pression fiscale trop forte pour être supportable dans une économie stagnante ou à très faible croissance. Comme les caisses de l'Etat sont vides et celui-ci fortement endetté, il n'est pas question non plus pour ledit Etat de diminuer sa pression fiscale. C'est ce qui explique que tous les cadeaux faits de la main gauche sont aussitôt repris de la main droite. La seule variable d'ajustement est « qui paie », puisque de toute façon il faut payer. Il paraît clair aujourd'hui que la politique actuelle du gouvernement consiste à faire payer toujours plus les plus défavorisés, quitte à accentuer de plus en plus la fracture sociale. La hausse du prix des carburants fait partie de cette politique, comme la TVA qui va avec. Plus le prix du carburant à la pompe monte, plus la TVA que vous payez est forte, et plus l'Etat s'enrichit. Bref, les pays producteurs de pétrole et les spéculateurs (cible chère à notre président) ont bon dos : le prix du baril de pétrole brut est loin d'être la seule cause aux augmentations à répétition des prix du carburant raffiné. Ramener le prix du carburant en France au niveau où il est en Suisse est avant tout une question de choix.
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