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Le blog de Philippe Bensimon
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28 janvier 2009

Cours de marketing politique et idées politiques personnelles : rien à voir – Réponse à Titophe

En commentaire d'un message qui n’était pas destiné à rester sur ce blog de façon pérenne, Titophe n'a envoyé cette intéressante réaction. Cela mérite une réponse, et je souhaite que celle-ci puisse être maintenue en ligne après la disparition du message destiné aux étudiants de l'ESC Reims. _____________________________ Message commenté : Cours de marketing politique — support de cours Et l'éthique? Bonjour Philippe, J'ai visionné vos slides et je me pose la question suivante: Et l'éthique là dedans? Convaincre ou plutôt déclencher un geste chez l'électeur est une chose effectivement intéressante pour un candidat. Mais vous ne parlez à aucun moment de ses propres motivations (du candidat). Qu'est-ce qui amène un individu à entrer en politique? Quelles sont les valeurs ou les dimensions humaines qui caractérisent ou plutôt qui sont partagées par des prétendants à un scrutin? Ce cours me semble très centré sur les attentes de l'électeur, souvent inconscientes (image, forme). Mais c'est effectivement plus un cours de manipulation ou tout simplement de publicité ou la dimension du service aux autres (la politique) est absente. Titophe ______________________________ Bonjour Titophe, Plusieurs choses me semblent importantes à préciser : 1. Mes cours sont des cours de marketing politique et non de politique. C'est ce qui explique que "la dimension du service aux autres (la politique) est absente". Bien sûr, durant ce cours on n'arrête pas de parler de politique et de politiciens. Mais c'est sans porter le moindre jugement de valeur sur les idées et les idéaux en politique. Le seul objectif du marketing politique – et c'est en cela qu'il rejoint le marketing des PGC dont il découle – est de faciliter l'élection et la réélection d'un candidat, et éventuellement d’améliorer l’image d’un homme politique. On trouve là un ensemble de stratégies et de tactiques qui peuvent être mises en place aussi bien pour la gauche que pour la droite – pour peu qu’elles soient compatibles avec les images concernées. 2. Le marketing politique est au service du candidat et de l’homme politique en général. C'est lui, avec son éthique, qui choisira en définitive telle ou telle technique, telle ou telle tactique ou stratégie en fonction de ses objectifs et de ce qu'il est prêt à faire. Parler des motivations du candidat n'a à ce stade (celui du cours) aucun intérêt. Parler de l'éthique du conseiller en marketing politique est beaucoup plus intéressant ! C'est cette éthique qui fait qu'il acceptera ou non de travailler avec n'importe quel candidat ou de faire n'importe quoi. 3. Sur les motivations des candidats, il y aurait beaucoup à dire... en dehors du cours. Sans trahir un secret, la soif du pouvoir, le désir de puissance se retrouvent chez de nombreux candidats. En marketing politique, on les considère comme des contraintes internes au système, des données avec lesquelles on est obligé de composer. Or, l’absence de sincérité se perçoit. Même si les électeurs se font régulièrement duper, par les plus habiles des hommes politiques – ou les moins maladroits –, un certain nombre d’entre eux voient leur carrière freinée par une image trop visiblement axée sur la quête du pouvoir. Vous écrivez aussi : "Ce cours me semble très centré sur les attentes de l'électeur, souvent inconscientes (image, forme). Mais c'est effectivement plus un cours de manipulation ou tout simplement de publicité." Ce cours utilise naturellement les apports du marketing (le marketing politique, c'est avant tout du marketing appliqué à la politique, même s’il y a des spécificités), avec toujours comme but de jouer sur la notoriété et l'image du « produit », pour améliorer la carrière d'un candidat ou obtenir son élection. En ce sens, on peut parler de manipulation, mais guère plus que lorsque vous regardez une pub pour une marque de lessive ou un soda à la télé. Quand vous buvez un Coca-cola, avez-vous en même temps l'impression d'être manipulé ? Et pourtant si, un tout petit peu. Parfois, en marketing politique, la manipulation peut prendre des aspects beaucoup plus dangereux.. Dans ces cas-là, j'explique aux étudiants la vision de Machiavel de l'éthique. Encore faut-il que le volume horaire du cours que j'anime (entre 6 et 30h cette année selon les établissements) m'en laisse le loisir. Pour en revenir au début de ma réponse, je dirais que oui, vous avez raison, la dimension politique est totalement et volontairement absente de mes cours. Mais peut-il en être autrement ? Imaginez-vous un professeur enseignant le marketing des produits de grande consommation tout en émettant des jugements de valeur sur Coca-Cola ou Marlboro ? J’ai mes propres opinions, mais un cours n’est en aucune façon le lieu pour les exprimer. Amicalement, Philippe Bensimon.
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Commentaires
T
Merci Philippe,<br /> <br /> Il y a méprise sur le sens du mot "politique".<br /> <br /> Vous pensez que je parle d'idéologies politiques, et dans ce cas je concois parfaitement qu'un lieu d'enseignement ne soit pas adapté. <br /> Non, je parle de politique en tant que concept. Votre cours s'intitule "maketing politique" et non pas "marketing". L'adjectif a donc son importance et ne designe pas une idéologie, mais bien un concept qui est absent de votre slide-set.<br /> Mon petit mot etait ainsi une sorte de critique gentille relative à l'absence d'holistisme de votre approche.
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