Livre — « Le Liquidateur », de Pierre Moscovici

Hier soir – où plutôt ce matin — le député du Doubs et peut-être futur président de la communauté de communes de Belfort-Montbéliard Pierre Moscovici était l’invité de Laurent Ruquier. L’ancien ministre délégué aux Affaires européennes de Lionel Jospin, défini comme un « jospino-strauss-kahnien », fait partie des candidats à la succession de François Hollande. Européen convaincu, il estime que le fait que Ségolène Royal n’ait pas été clairement soutenue par le PS lui a coûté cher lors des présidentielles. Pour autant, il ne pense pas que se présenter au poste de secrétaire du parti soit une bonne chose pour l’ex-candidate : Pierre Moscovici estime que si elle l’obtenait il y aurait durant quatre ans une « guerre des chefs », et que si elle ne l’obtenait pas, son échec « pourrait lui coûter cher. » Lui-même se verrait donc bien à ce poste, en position d'arbitre. Interrogé à propos du président Sarkozy, il dit : « Si Nicolas Sarkozy a des tics, c’est qu’il veut faire rentrer son corps dans un rôle qui n’est pas le sien. Je n’ai vu aucun président sous la cinquième République qui ressemble si peu à un président. » Sur le fonctionnement des institutions, il se demande au nom de quoi et de qui parlent des conseillers comme Claude Guéhant ou Henri Gaino (dont il avait déjà dit le 27 janvier sur LCI qu’il n ‘avait « aucune légitimité »), et dit en avoir assez de Rama Yade, qui un coup critique Nicolas Sarkozy qui reçoit le colonel Khadafi, et l’approuve une demi-heure plus tard. Parmi les petites phrases, on relève : « Plus que jamais dans la cinquième République, le président est l’ami des riches », et, à propos de la loi sur la rétention de sûreté : « l’idée selon laquelle on pourrait maintenir quelqu’un en détention, c’est une rupture totale. On n’avait jamais connu une telle dérive depuis la loi Sécurité-Liberté de Peyreffitte. » Sur ce dernier point, Moscovici s’est fait vivement attaquer par les deux polémistes de service — Eric Zemmour et Eric Naulleau — qui lui reprochent de méconnaître la volonté du peuple, lequel réclame des peines plus sévères et de vraies perpétuités pour remplacer la peine de mort. (Je reviendrai sur le sujet dans un prochain article, la véritable démagogie étant à mon sens dans la loi sur la rétention de sûreté, NDR). Enfin, si Pierre Moscovici se trouvait hier soir sous les feux des projecteurs, c’était à cause de la parution de son dernier ouvrage, « Le Liquidateur ». Un pamphlet anti-sarkozyste dans lequel il dévoile quelques unes de ses idées : — abroger toutes les lois Dati, — supprimer le paquet fiscal, etc. Pour « Mosco » , qui place en exergue de son livre quelques lignes de Victor Hugo contre « Napoléon le petit », « il y a [aujourd’hui] une forme d’exercice du pouvoir proche de celle de Napoléon III. » L’auteur reproche également son discours sur la laïcité à « ce président qui se pose sans profondeur en fou de Dieu. »

Comments

[nana]

ce livre se lit très facilement reprenant en partie tout ce que l'on sait déjà en suivant au quotidien la politique de sarko

livre que je vous recommande